Le nouveau viet du Quartier latin

Le Banh mi ou le sous-marin de Saigon (photo: N.Saum)

Lorsque je me retrouve dans le quartier latin pour une raison ou une autre, je me heurte toujours à ce sempiternel dilemme: Où manger bon sang ? J’ai pas de sous, je ne suis pas touriste, j’évite les chaînes, les cafétérias (quoique celle de l’UQAM est pas mal), les faux indiens, les faux asiatiques, le Saint-Sulpice, le Frite Alors,  La Paryse (sacrilèges de burgers aux champignons pas cuits). Bref, le quartier latin est un no man’s land culinaire.

Et qu’est-ce que je ne découvre pas aujourd’hui sous un escalier? Un charmant comptoir à sandwich viet. Un vrai comptoir à Bành mi, tenu par de vrais vietnamiens en chair et en os, en face du théâtre St-Denis.  J’étais sceptique de prime abord. Le branding me semblait un peu fort. Je suis allée inspecter pour en avoir le coeur net. Conclusion: les banh mi sont faits dans les règles de l’art.

L’idée suivante m’a toujours fait fantasmer. Fruit du métissage culturel entraîné par la colonisation française au Vietnam, le banh mi est un objet gastronomique hybride, quintessence de deux traditions culinaires:

Française
1. Le banh mi est servi dans une baguette.
2. L’intérieur de la baguette est badigeonné de beurre ou de mayonnaise.
3. Suivi de Paris pâté

Vietnamienne
4. Vient la sauce aux poissons (nuoc mam) et la sauce soya
5. Ensuite les ingrédients peuvent varier. Le banh mi classique (banh mi dac biet ou spécial combo) est fait d’un assortiment de viandes froides, souvent du porc tranché, de la mortadelle, du poulet ou de la dinde). Il existe aussi des banh mi à la peau de porc hachée, aux boulettes, aux oeufs brouillés et à la viande grillée.
6. On ajoute les carottes marinées. J’ai un faible pour celles-ci.
7. Beaucoup de coriandre
8. Des piments frais hachés, pour ceux qui les tolère.
Ces Saigon subs se vendent au coût de 3 $. On en prend deux pour le lunch le lendemain.

Je vous préviens toutefois. Ce n’est pas ici que vous trouverez les meilleurs banh mi (les meilleurs sont au 1082, rue St-Laurent chez Cao Thang, dans le quartier chinois).

La boisson trois couleurs: fèves jaunes, gélatine vertes et lait de coco

Or, ce qui m’a terriblement charmé avant tout, ce sont les étalages de desserts, de boissons, de pâtisseries et de mets préparés typiquement vietnamiens.  Les desserts prolifèrent. Des banh bao (brioches blanches au porc), du Chè Ba mau (boisson trois couleurs), des raviolis vietnamiens, des gateaux enveloppés dans des feuilles de bananes, du jus de cannes à sucre, smoothies au durian, des assiettes de riz sucré de toutes les couleurs, des îles flottantes, et j’en passe.  Ce sont des mets que l’on ne retrouve habituellement que dans les restaurants et les épiceries spécialisées, d’où ma fébrilité.

J’ai un petit cœur qui bat désormais pour ce petit restaurant du quartier latin ouvert depuis quatre mois qui a le courage de servir des plats atypiques et fidèles à la tradition culinaire vietnamienne… et j’ai nommé l’irréductible Vua.

Vua, le comptoir à Banh mi du Quartier latin

VUA
1579, rue Saint-Denis
Montréal

BANH MI CAO THANG
1082, rue Saint-Laurent
(au sud de René Lévesque)

Vua on Urbanspoon

Pour qui sonne la glace

Exit la glace au sucre, la glace à la margarine, la glace trop molle, la glace fluo, la glace trop dure qui tombe du cornet. Voici quelques adresses fiables où vous trouverez matière à vous régaler pour le reste de l’été :

Le Havre-aux-glaces (Marché Jean-Talon)

Les délices glacés de cette bonne adresse du Marché Jean-Talon vous mettront l’eau à la bouche, peu importe la saison. Essayez le gateau glacé à la crème brûlée. La glace à la tire d’érable est un classique ou la Mango malaï. Vous ne vous tromperez pas. Ici, c’est le palais de la bonne glace artisanale.

7070 Henri Julien, QC
514-278-8696
Ouvert jusqu’à 22h

La crèmerie Meu-Meu (Plateau)

Pendant des années, je suis restée dans l’ignorance. Je ne m’étais jamais arrêtée pour une crème glacée, parce que l’endroit ne me disait rien qui vaille. Grave erreur. Le sorbet aux citrons est une merveille. Aussi rafraîchissant que dix gallons d’eau. Aussi frais qu’une limonade fait maison avec des  citrons mûrs. Il n’y a aucun sorbet aux citrons aussi bon que celui-ci sur l’île de Montréal, je vous le garantis.

4458, rue Saint-Denis, coin Mont-Royal
Tél. 514.288.5889

Le Bilboquet (Outremont)

Devenu une institution, le bilboquet est un incontournable. Rien à dire que l’on ne connaît déjà. Armez-vous de patience, la ligne est souvent longue, mais elle avance assez vite. Leurs sorbets sont jouissifs et leurs saveurs, uniques. Baladez-vous ensuite dans les rues environnantes et allongez-vous dans le parc pour ajouter au plaisir de la dégustation.

1311, avenue Bernard
514-276-0414

Kem Koba (Mile-End)

kemkoba

Avec sa devanture verte fluorescente, vous ne pouvez pas le manquer. Mes coups de coeur: la lime-menthe (plus rafraîchissant que ça tu meurs), les glaces molles aux saveurs originales et la glace au corossol, un petit fruit acidulé qui goûte bon.

60, rue Fairmount O., coin St-Urbain
(514) 419-1699

kemkoba Lait d'amande + Griotte

Lait d'amande et griotte

Ernest Hemingway (Chicago, États-Unis)

Ernest Hemingway

Considéré comme l’une des plus grandes oeuvres d’Hemingway, Pour qui sonne le glas est fortement inspiré de son vécu de journaliste pendant la guerre civile espagnole. Hemingway est aussi connu pour avoir écrit Le vieil homme et la mer, L’Adieu aux armes, Le soleil se lève aussi.

La bouche pleine à Chicago – Spécial junk

Il arrive parfois à La bouche pleine d’approcher la faillite comme tout le monde à force d’extravagance. Quoi de mieux qu’un bon vieux hot-dog pour ré-équilibrer le budget. Un passage obligé de notre voyage. À défaut de ne pouvoir aller chez Hot Doug’s Sausage Superstore and Encased Meat Emporium, le nec plus ultra du Hot Dog à Chicago (frites cuites dans le gras de canard offertes les samedi), on a opté pour le America’s Dog. Sur un des murs, on pouvait y lire l’inscription suivante:

Au menu, un hot-dog pour chaque ville. Évidemment, nous avons choisi à l’unisson le Chicago Dog: moutarde, relish, oignons, piments « sportifs », tomates, cornichons & sel de céleri.

Chicago21

Trouvez la saucisse

Comme certains plafonnent dans leur échelon salariale, le hot-dog plafonne aussi dans cet échelon qui lui est propre, sans toutefois pouvoir appliquer sur d’autres postes. Le hot-dog ne pourra jamais accéder aux postes de haute-direction. Il n’est malheureusement pas qualifié pour ce genre de travail. Même s’il excelle, il demeurera toujours un hot-dog. C’est sa condition.

Deuxième passage obligé: the Italian Beef Sandwich. Une autre spécialité signée Chicago. Nous avons pris le métro et marché 4 coins de rue pour ce sandwich. Apparemment, l’un des meilleurs Italian Beef de la ville, selon mes recherches compulsives. Le temple du sandwich est apparu telle une vision:

Chicago Italian Beef Sandwich

Al’s #1 ? Nul ombre d’un doute. On entre. Il est 14h30. 4 personnes sont attablées et mangent toutes le même sandwich sur de la musique d’Elvis.

Chicago Italian Beef sandwich

#1 Italian Beef Sandwich. Le Schwartz de Chicago.

Le boeuf, assaisonné d’épices italiennes, est rôti au four durant des heures. Devenu extrêmement tendre, il est ensuite tranché très mince pour être servi dans un pain italien, accompagné de fromage provologne et d’un sauté de poivrons et piments maison. Les épices et les assaisonnements employés ne comprennent que des produits naturels et sont le fruit d’une recette élaborée il y a 70 ans, par essais-erreurs. Al’s #1 Italian Beef ont été les premiers à pratiquer cette recette à Chicago, d’où le nom sans prétention.

Cochon, sublime, dégoulinant, splendide. Nous sommes au pinacle de la junk. Un des moments inoubliables de notre voyage. Accompagné de frites maison sauce Cheez whiz. Malgré mon dédain pour le plastique, figurez-vous que j’ai aimé.

Chicago frites

Les frites sauce Cheez Whiz

Une observation : à Chicago, non seulement les breuvages se déclinent en trois formats, mais la bouffe junk aussi. Il y a le petit hot-dog, le hot-dog régulier, le hot-dog jumbo, comme il y a le petit sandwich, le régulier et le super-sandwich. Les frites au Cheez Whiz sont extrêmement prisées. Et on a presque envie d’aller étudier chez Mcdo.

Chicago mcdo

Le Mcdo intergalactique

Pour la pizza, ce sera pour un prochain voyage. La meilleure se trouve apparemment chez Lou Malnati’s, si vous avez un jour la chance d’y aller.

Un Barros Luco, por favor !

Le fameux Barros Luco

Le fameux sandwich Barros Luco se décline ainsi:

1) Minces tranches de steak

2) Fromage fondant

3) Tomates fraîches

4) Tranches d’avocats mûrs

5) Petit pain légèrement sucré fait maison

6) Salsa piquante (facultative mais obligatoire)

Il se prend bien entre deux rendez-vous, en collation, sur le trottoir ou en poche. Il se prend très bien aussi quand on est cassé. On passe la commande au comptoir et ensuite, on choisit une table à l’intérieur ou sur la terrasse en été.

Ramón Barros Luco

Le Barros Luco tire son appellation du nom d’un président chilien qui gouverna de 1910 à 1915. Alors qu’il était en fonction, il avait pour habitude de commander un sandwich bien précis : “carne con queso caliente en pan amasado” i.e. au steak avec fromage fondant et pain fait maison. Son nom devint notoire, non pas en raison de sa présidence, mais du sandwich qu’il commandait. Tim Burton a son algue, Barros Luco, sa sandwich.

Pour le décor, on y repassera. L’important, c’est ce qu’il y a dans l’assiette, n’est-ce pas ? Parlons-en.

Je n’ai malheureusement pas eu la chance de goûter aux empanadas, ni au chili con carne, servi avec une portion généreuse de guacamole, parce que chaque fois, invariablement, l’appel du Barros Luco était plus fort que la raison.

Les empanadas sont très réputés pour leur croûte mince. Plusieurs variétés sont offertes: boeuf (le classique), poulet, épinard, fromage et légumes (carottes, oignons et choux) pour aussi peu que 2.50$. Il en va de même pour les sandwichs. Le choix est encore varié.

Le menu sandwich chez Barros Luco

Quand on a un petit creux

Quand on ne peut payer qu’en cennes noires…

BARROS LUCO
ADDRESS: 5201, rue St-Urbain (coin Fairmount)
TÉLÉPHONE: 514-270-7369
HEURES: Lun-Mer 9h-19h ; Jeu-Ven 9h-21h; Sam-Dim 9h-18h

Barros Luco on Urbanspoon

Kazu ou le Japon en bouche

Le plaisir d’être au bar

Il y a le quartier chinois et le nouveau quartier chinois, situé sur la rue Ste-Catherine, entre la rue Guy et Atwater. On y trouve une pléthore de restaurants coréens, japonais, chinois sans grand intérêt, fréquentés en majeure partie par les étudiants de Concordia.

Or, coincé entre un bureau de change et un barbier, se trouve LA perle rare: KAZU.

Un aperçu de l’ambiance chez Kazu

ENFIN, Montréal peut se vanter d’avoir un authentique izakaya dont les saveurs rivalisent admirablement avec celles de sa mère-patrie. L’izakaya occupe au Japon la place qu’occupe en Angleterre le pub ou le restaurant à tapas en Espagne. Il y a environ 20 000 izakaya au Japon. Très fréquenté après le travail, on y commande des rations de plats chauds ou froids que l’on se partage entre amis ou collègues dans une ambiance décontractée. La carte, plus ou moins élaborée, va de quelques plats familiaux à une carte presque gastronomique et peut être complétée par des plats du jour, le poisson du marché, la marmite de saison.

Comme au Japon, le menu du jour est décliné sur des feuilles volantes, collées aux murs. D’immenses lanternes blanches apportent une ambiance chaleureuse et décontractée. 4 ou 5 tables en bois, 10 places au bar et on a fait le tour de l’endroit.

Tofu et kimchi

Oubliez les traditionnels sushis. Il y a beaucoup mieux. Laissez-vous tenter par le tofu fait maison, servi avec kimchi. Pur bonheur. Il se détache gracieusement et fond sur la langue comme de la soie. La marinade du kimchi se marie merveilleusement à la saveur exquise du tofu.

Chicken meatballs

Vient ensuite les chicken meatballs. Pas très chaude à l’idée, mais quel délice ! 3 boulettes de viande en brochettes tendres, mi-sucrées, mi-salées. Elles s’avalent en une bouchée. On en aurait voulu 12 chacune. Nous avons poursuivi l’aventure avec la salade de thon et de saumon, servie sur du riz. Une note parfaite. Encore une fois c’était réussi. J’aurais toutefois aimé que les morceaux de poissons soient un peu plus gros, mais cela ne tient que du caprice.

Nous avons ensuite commandé le filet de saumon (salmon belly). Grillé à la perfection, une énorme pièce de saumon légèrement caramélisée qui fond dans la bouche. Les raviolis. Délicieux. Pour finir avec le fameux 48-hours marinated pork. Un grand bol de riz, couvert de porc mariné durant 48 heures dans une sauce mirin, soya et huile de sésame.

Le délicieux filet de saumon (salmon belly)

Nous avons accompagné le tout de 2 bonnes bières Asahi et du vin de prunes on the Rocks (plum wine). Un alcool fort fait à base de prunes, très prisé au Japon. Sans oublier 2 glaces à la vanille saupoudrées d’expresso.

Le service est impeccable. Rapide, courtois et efficace. Nous avons eu notre premier plat seulement 10 minutes après notre arrivée.

Le prix des plats varie entre 5 et 15 $. Vu la qualité exceptionnelle de tous les ingrédients et la jolie présentation des plats,  c’est donné.

Toujours bondé, le restaurant est ouvert tous les jours  jusqu’à 21h30.

Vous m’en direz des nouvelles !

Merci à Elena de m’avoir gentiment accompagnée.

KAZU, 1862 Rue Sainte Catherine Ouest (coin St-Marc, métro Guy-Concordia), Montreal, 514-937-2333‎

Kazu on Urbanspoon