« Vous êtes mieux de manger votre gratin dauphinois, parce que c’est moi qui l’ai fait ! »
Et vlan ! Nous voici attablées à la Kitchen Galerie pour célébrer l’anniversaire de Baya et tester leur cuisine du marché. À la Kitchen Galerie, il n’y a pas de cachoteries, ni d’intermédiaires entre la cuisine et les plats posés sur la table. What you see is what you get. Les chefs cuisinent et font le service à la fois. Ils sont disponibles pour répondre à vos questions et faire d’excellentes suggestions au besoin (on aime).
Et qui dit cuisine du marché, dit véritablement cuisine du marché. Suivant les saisons, les aliments, sont puisés directement au Marché Jean-Talon, à deux minutes à pieds du restaurant. Chaque jour, le menu varie selon la fraîcheur des ingrédients trouvés. Un choix de trois entrées est proposé: une soupe et un choix de 2 entrées. Suivi du plat principal: un choix de pâtes, de risotto, de deux poissons ou de deux viandes. Pour terminer avec un choix de trois desserts.
À peine assise au bar (le restaurant affichait complet), le jeune chef est venu nous offrir des apéritifs. Demandé si gentiment et efficacement, ça ne se refuse pas. Nous avons pris trois flûtes de prosecco* pour ouvrir le bal.
Le chef nous a ensuite surprises avec un panier de pains et un amuse-gueule vert tendre servi dans un verre à shooter. Gracieuseté de la maison. Incroyablement rafraîchissant et combien délicieux. Chaque lampée se découvre et se déguste individuellement, pour se terminer sur du caviar tout au fond du verre. Personne n’était en mesure de deviner l’étonnante composition de cette potion. Nous avons fait appel au chef. En voici la recette: Asperges, échalottes, lait, huile de noix, caviar d’harengs espagnols, sel, poivre et beaucoup d’amour.
Puisque nous étions trois, nous avons pris les trois entrées au menu:
Le tilipia était délicieux. La consistance et la texture étaient très agréables et la vinaigrette de la salade apportait une fraîcheur et une acidité intéressante, qui relevait l’ensemble.
La deuxième entrée fut la moins palpitante. Le maquereau fumé et le chorizo sont à la base, deux aliments salés avec beaucoup de caractère. Ajouter à cela la salade de patates (rattes) avec mayonnaise et au bout d’un moment, on a la mâchoire tendue. D’autant plus que le chorizo ressemblait au faux bacon d’une salade césar cheap. Trop c’est comme pas assez. Je me plains. C’était tout de même pas mal.
En contrepartie, le Bortsch fut pour moi une révélation . Bien honnêtement, c’est le dernier choix que j’aurai fait sur la carte. Or, parfaitement assaisonné, la douceur de la betterave venait caresser le palais comme une main de velours. Je ne pouvais plus m’arrêter. Je me suis retenue pour ne pas lécher le bol.
En guise de plat principal, Laurence a pris la dorade grise poêlée, sauce balsamique, avec salade de poivrons marinés et pleurotes. Une portion généreuse, tendre et savoureuse. Une texture parfaite.
Et comme plat principal, j’ai partagé la fameuse assiette à deux, spécialité de la Kitchen Galerie: Côtes de boeuf rôties dans du jus à l’estragon, avec légumes racines à 80 $. Pour 120 $, la Super Size Me comprend en plus, foie gras poêlé et truffes noirs.
Nous avons demandé s’il était possible de remplacer une partie des légumes racines par le gratin dauphinois qui était au menu, mais accompagnait la joue de boeuf.
Lorsque nous avons aperçu notre assiette, nous avons immédiatement regretté.
Non seulement, nous avons failli perdre connaissance en voyant l’immense portion de viande, mais la viande était elle-même sur un épais nuage de pommes de terre en purée n’en finissant plus d’apparaître. Imaginez une grande cuvette, remplie de larges côtes de boeuf bien rosées. Et le petit gratin dauphinois qui vient avec, dans une assiette séparée.
La photo ne rend malheureusement pas justice à la grandeur de l’entreprise. Mais quelle entreprise. C’était S-U-C-C-U-L-E-N-T. Les viandes du Pied-de-Cochon ont l’air faibles à côté. La viande tendre est gorgée de jus d’estragon. Il y avait peut-être 2 os dans l’assiette. Ce n’est que pure chair divine. Nous avons accompagné le tout d’un vin chilien recommandé par le chef qui se mariait merveilleusement bien avec la viande.
Prêtes à fendre, nous sommes arrivées en roulant à la ligne d’arrivée où trois desserts nous attendaient et trois feux de Bengales. Rien de tout cela n’avait été commandé. À notre insu, les chefs avaient concocté la surprise. Sur une assiette, les trois desserts: une crème brûlée, un pain aux bananes, caramel à fleurs de sel, bananes à la torche et une génoise aux fraises chantilly.
J’ai particulièrement adoré le pain aux bananes. La crème brûlée était fidèle à une bonne crème brûlée et la génoise, tout à fait impertinente et d’un ennui mortel.
Une chose à retenir: l’assiette à deux se mange à trois ou à quatre.
Une adresse à inscrire à votre agenda, si vous aimez les ambiances conviviales et décontractées.
Une cuisine franche, surprenante et honnête, faite avec amour et générosité.
Prévoir environ 60$ par personne. Les plats varient entre 29$ et 40$ en table d’hôte.
*Le prosecco est l’ancien nom d’un cépage italien de raisins blancs. 2 vins en sont issus: un vin blanc et un vin effervescent qui s’apparente au mousseux. Nous avons opté pour les bulles)
60 Jean-Talon Est,
Montréal (Québec)
H2R 1S5
514-315-8994
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