Carnet d’adresses | Virée gastronomique à New York (pt.3)

highline nyc 2De retour à New-York pour un troisième séjour depuis les débuts de La bouche pleine! Comme le veut la tradition, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vous présente cette nouvelle liste de coups de cœur. Elle fait suite au Carnet d’adresses pt.1 et au Carnet d’adresses pt.2 publiés précédemment sur La bouche pleine. Bon voyage!

ROBERTA’S PIZZA (Brooklyn)

Roberta's NYC

Mettre les pieds  chez Roberta’s une fois, c’est y signer un contrat à vie. Le restaurant fait désormais partie de la liste des passages obligés de La bouche pleine à NYC. Pourquoi? Parce que a) on y mange les meilleures pizzas  du monde ; b) les ingrédients, dont les saveurs explosent en bouche, proviennent directement du jardin de fines herbes et de légumes  qui poussent à l’arrière du restaurant ; c) le service y est impeccable.  Même le New York Times l’a classé parmi les plus extraordinaires restaurants des États-Unis.

robertas nyc

pommes robertas nyc

Roberta’s se situe à Bushwick, une aire industrielle de Brooklyn qui connaît une revitalisation ces dernières années, reliée à  l’augmentation astronomique des loyers à Williamsburg. Le quartier attire maintenant une faune d’artistes et d’étudiants qui ont élu domicile dans des anciennes usines et des entrepôts réaménagés.

De l’extérieur, Roberta’s ressemble à un garage miteux. Poussez la porte et vous vous retrouverez aussitôt dans une autre dimension.  Un raz-de-marée puissant de voix et de musique rock tonitruante accueille le visiteur à l’entrée. Le four à bois rugissant roule à plein régime, alimenté par 3 ou 4 cuisiniers. Assis bien cordés sur de rustiques tables en bois, des locaux en tatous et en skinny jeans bavardent avec de jeunes professionnels à cravates dénouées, gastronomes et jeunes parents cool venus de Manhattan pour célébrer la nouvelle cuisine américaine.

robertas NYC

Il y aura de l’attente. C’est inévitable. Le restaurant ne prend pas de réservation, sauf pour les groupes de 10 personnes ou plus. Laissez-votre nom et on vous dira de revenir dans une heure, peut être plus. Ne vous en faites pas, prenez votre mal en patience avec un petit sac de croustilles, ça en vaut fichtrement la peine.

robertas carpaccio nyc

Soigneusement choisis, les ingrédients qui composent les pizzas sont inventifs, se complètent merveilleusement bien et redoublent de succulence avec la touche fumée qui résulte de la cuisson au four à bois. Mon coup de foudre : la Whippersnapper avec mozzarella, fromage de chèvre capra sarda, pancetta, petits pois et ail. La Anaconda était tout aussi fabuleuse  avec son fromage taleggio, finocchiona (salami de Toscane au fenouil), cresson, ail, échalotes et poivre noir. Sans oublier la remarquable entrée de carpaccio au bœuf avec figues bien mûres et oignons cippolini. En réalité, la cuisine est beaucoup plus raffinée et subtile que la rusticité de l’endroit pourrait le suggérer. Il en va de même pour le service, qui est excellent et fort sympathique. Une gastronomie digne des grands restaurants.

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MOMOFUKU NOODLE BAR (Manhattan)

momofuku milk bar

Après avoir raffolé du Momofuku Ssam Bar l’an dernier, ma mission consistait cette fois à expérimenter le Momofuku Noodle Bar, l’autre branche de l’empire David Chang située dans le Lower East Side, pour  vérifier si la réputation de ses ramen était bien à la hauteur.  Monsieur Chang aurait entrepris  un pèlerinage au Japon dans le but d’étudier  scrupuleusement l’art des ramen auprès des plus grands chefs (à lire dans le magazine Lucky Peach no.1).

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Depuis mon voyage en 2009, je n’avais su  trouver d’équivalent nord-américain à l’inoubliable bol de ramen mangé à Osaka. Hé bien, c’est maintenant chose faite! David Chang a assimilé ses leçons.  Un bouillon à base de poulet et de porc qui, dès la première cuillérée, affirme ses multiples personnalités. Des nouilles al dente avec quelques tranches de porc divines. Magnifique et approuvé deux fois plutôt qu’une.

Deuxième mission : essayer les fameux pork buns dont tout le monde parle. Méfiez-vous chers amis. Ohohohhhh que ces deux petites choses très mignonnes en apparence sont diablement sournoises! Elles viennent par paire. Ce sont de minis sandwichs de flancs de porc (de gras), avec sauce hoisin, servis sur une pâte à pain blanc cuite à la vapeur. Ce type de cuisson leur procure une texture lisse et légèrement gonflée, certes très intéressante.

momofuku pork buns

C’est à la fois remarquablement délicieux et monstrueusement gras.  La sensation de croquer dans ce pork bun est tout de même extraordinaire. Jamais je n’aurais cru qu’une parcelle gélatineuse pouvait générer autant de gras liquide. Il y avait une petite mare dans mon assiette. Après un, mon estomac a fait une pirouette. J’ai dû avoir une artère qui s’est bouchée une fraction de seconde. J’ai eu l’impression d’avoir engouffré un repas en entier, alors que mon pauvre bol de ramen m’attendait, encore tout fumant, prêt à être attaqué. Je ne devais pas être en forme ce jour-là.  Malgré tout, je persiste à dire qu’ils en valent la peine. Mais sachez que les Satay Brothers, au marché Atwater, en font de tout aussi bons.

À suivre sur La bouche pleine, un billet spécial sur la culture du ramen au Japon.

FETTE SAU BBQ (Manhattan)

FETTE SAU NYC

« Hostile aux végétariens » serait approprié pour qualifier le Fette Sau ( qui signifie gros cochon en allemand), véritable temple pour les carnivores et les amateurs de bière. Au centre de la pièce, un gigantesque four activé par de fiers à bras peut braiser et fumer jusqu’à 500 livres de viande à la fois.

Au menu, côtes et épaules de bœuf ou de porc, queue de cochon, flanc de porc, poitrine et joue de porc, pulled-pork, pastrami, brisket de bœuf et saucisses vendus au poids et servis sur un papier ciré. En guise d’accompagnement, salade de pommes de terre, choucroute, cornichons, brocoli. Tout ce qu’il y a de plus légers, quoi. Mention spéciale pour les côtes levées qui sont spectaculaires tant par leur texture que par leur saveur.

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Pas d’assiettes, ni de bouteilles chez Fette Sau. On mange sur des tables à pique-nique qui rappellent (eh oui encore une fois) les biergarten allemands et la bière est servie (un choix de 10 bières locales) dans des cruchons qui vont de la demie-pinte au gallon. C’est vachement décadent, mais bon sang que c’est bon!

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Mêmes les murs du Fette Sau ne sont pas végétariens

VINEGAR HILL (Brooklyn)

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Vinegar Hill, c’est la raison parfaite pour vous échapper de la frénésie de Manhattan. L’occasion rêvée de visiter un coquet petit quartier secret de Brooklyn, un havre de paix, niché entre le Navy Yard et Dumbo (Down Under the Bridge). Paisible, le quartier a conservé son charme d’antan, avec ses rues pavées et son architecture pittoresque. Il est maintenant colonisé par des artistes, musiciens, professeurs et écrivains qui doivent fréquemment se retrouver au seul (ou presque) restaurant du coin : le Vinegar Hill House.

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Les propriétaires du Vinegar Hill se sont rencontrés en travaillant chez Freemans (dont je vous avais parlé dans un billet précédent). Il y a des similarités au niveau du décor rustico-vintage-campagnard et au niveau de l’ambiance, mais je classerai le Vinegar Hill une coche plus haut. La cuisine y est excellente, beaucoup plus raffinée que le Freemans, mais plus onéreuse aussi. Puisque peu de touristes n’osent s’aventurer aussi loin des circuits traditionnels, dans ce coin où il n’y a plutôt rien à voir, on y mange entouré de locaux, de jeunes new-yorkais branchés et bien nantis pour la plupart.

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Suivant les arrivages et les saisons, le menu offre une douzaine de plats plutôt classiques, quoique parfaitement maîtrisés. La douce mousse de foie de canard, avec oignons marinés et pistaches, est une valeur sûre, un bonheur satiné en bouche. Pour goûter des pâtes à leur sommet, prenez celles au ragoût d’agneau et au pecorino. Elles sont toujours au menu et c’est une fête pour le palais.

Une jolie terrasse à l’arrière du restaurant permet de manger à la belle étoile.

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Après avoir mangé, faites un saut au coin des rues Evans and Little Streets pour aller reluquer la Maison du Commandant. Un magnifique manoir tout droit sorti d’un film.

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Le Vinegar Hill house est l’endroit parfait pour clore un merveilleux séjour à New-York

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SMORGASBURG (Brooklyn)

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Tous les samedis de l’été, de 9h à 17h, transportez votre appétit vers le East River Park, à Williamsburg, pour un paradis gastronomique en plein air : le Smorgasburg (smorgasbord + Williamsburg).

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Plus d’une centaine de kiosques, qui rassemblent quelques-uns des meilleurs artisans du moment, offrant des mets prêts à être consommés sur place : gaspacho, viandes fumées, grillées ou braisées, salades vietnamiennes, jus frais, cafés glacés, tacos, beignes, sandwich schnitzel, slush et popsicles faits maisons, pulled-pork, burgers, nouilles froides au sésame, huîtres, porchetta

smorgasburg schnitzel

smorgasburg cafe viet

smorgasburg pulled pork

smorgasburg hot-dogs

smorgasburg lemonade

smorgasburg nouilles

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Sous le soleil plombant, on déambule lentement entre les allées comme dans un bazar, avec l’envie de se faire greffer un deuxième estomac pour pouvoir manger davantage.

L’atmosphère est vibrante comme celle d’un festival rock. Bourrée de hipsters et de jeunes chefs aux bras tatoués. Une jolie célébration du street food provenant de toutes les régions du monde.

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Pour digérer, étendez-vous sur le carré d’herbe face à la Hudson River et prenez un moment pour admirer le skyline de Manhattan. C’est un peu ça le bonheur…

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LES ADRESSES : 

Merci à Marie-Christine, Marie-France, Amélie et Maxime, sans qui ce séjour n’aurait pas été aussi fabuleux.

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La bouche pleine au MOMA

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