« Cuisiner comme sa mère, c’est bien.
Cuisiner comme sa grand-mère, c’est encore mieux.»
– Un dicton italien
Ces 9 jours en Italie nous auront fait grossir et maigrir. À force de carburer aux pointes de pizza, aux pâtes et aux gelati, nous avons épaissi. À l’inverse, les longues promenades sous le soleil brûlant du mois d’août, nous auront fait fondre et rapetisser considérablement (suite à l’usure de nos pauvres pieds menés par le désir de profiter de chaque seconde).
Cinq jours à Rome, 2 jours sur la cote d’Amalfi, 1 jour à Florence, voici le récit en image d’une divine décadence gastronomique hautement calorifique.
Premier arrêt: Le temps d’un gelato
Deuxième arrêt : Jamais sans mon expresso
Troisième arrêt : Ce matin-là au marché
Quatrième arrêt: Au royaume des pâtes
Si vous voyagez à Rome au mois d’août, faites-vous à l’idée que vous allez rôtir comme vous n’avez jamais rôti. Sur 9 jours, nous avons vu 2 nuages et compris qu’il ne fallait jamais sortir entre midi et 15h, lorsque le soleil est à son zénith et qu’il ne veut que votre peau.
Autre constatation : Au mois d’août, les romains (pas si fous) sont en vacance et déserte la ville. Si la plupart des commerces sont fermés, les gelateria fonctionnent à plein régime. Apparemment, la meilleure façon de juger de la qualité d’une gelateria réside dans la couleur de sa glace à la pistache. Plus elle est verte fluo, moins ça vaut la peine. Misez vert ocre. J’ai fait le sacrifice d’en tester quelques-unes pour vous (Giolitti, Grom…).
J’accorde la palme d’or à la gelateria Old Bridge qui fait face au Vatican, appréciée à la fois par les locaux et les touristes. Une ligne qui ne se termine jamais à toute heure de la journée. La coutume italienne veut qu’on ne vous serve pas une, mais deux ou trois généreuses boules, surmontées d’un énorme cumulus de crème fouettée. Celle-ci est optionnelle, mais si vous êtes sérieux et que votre cholestérol est à un bon niveau, n’hésitez pas.
Probablement la meilleure glace que je n’ai jamais mangée. Une symphonie de perfection et de justesse dans les saveurs. La glace à la pistache est renversante, tout comme celle aux bacci (ces fameux chocolats aux noisettes qui rendent fous) et celle au café. La fraîcheur de la crème fouettée rehausse l’ensemble qui glisse dans la gorge tel un tourbillon d’extase et de sucre qui désaligne les pensées et vous fera grimper le Vésuve en moins de deux.
Deuxième arrêt : Jamais sans mon expresso
Né dans les années trente, le Sant’Eustachio ll Caffè est réputé pour offrir le meilleur café en ville. Située à Rome en face du Sénat de la République Italienne, près de Piazza Navona et du Panthéon, cette ancienne brûlerie est devenue légendaire pour son mélange secret concocté à partir de grains de qualité et torréfiés, encore de nos jours, à même la machine utilisée dans les années 40. Avec ses notes de chocolat noir, corsé comme une gifle et bien serré, l’espresso se boit d’un trait, accoudé au comptoir. Sachez que si vous vous assoyez, vous devrez payer plus cher le doux nectar.
Le Sant’Eustachio n’a pas changé depuis les années trente, a part le personnel.Comme jadis, on y prend toujours le temps de vivre… La tasse est vide, mais les conversations ont toujours cours.
Conclusion: Point de mythe, les italiens font les meilleurs cafés. Toujours impeccables, même vendus entre deux rames de trains.
Troisième arrêt : Ce matin-là au marché
Beaucoup d’allégresse. C’était le jour des courses. On s’attendait à trouver un supermarché classique. Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir à deux pas de « chez-nous » un mini marché Jean-Talon couvert, avec d’innombrables kiosques spécialisés en viande et charcuterie, pâtes, fruits et légumes, huiles et épices, vin, boulangerie, produits ménagers, fromagerie, fleuristes.
Première observation : la grande variété de prosciutto et de porchetta. Exposés sur des tables devant chaque kiosque, les tranches sont finement coupées au couteau à même la pièce de viande. Elles sont ensuite enveloppées dans un papier ciré brun et sont pesées. Au goût, elles sont légèrement plus douces et juteuses que le prosciutto que l’on retrouve chez Milano notamment.
Deuxième observation : La cuisine italienne vit au gré des saisons. Au mois d’août, le marché regorgeait d’aubergines, melons, courgettes, tomates cerise (pomodorro), figues et pêches. Des produits que l’on a retrouvés par la suite sur toutes les cartes des restaurants, y compris les take-outs.
Troisième observation : Les italiens sont particulièrement friands des melons d’eau. On les sert comme dessert et on les vends dans les rues comme des hot-dogs.
Au menu ce jour-là, prosciutto et porchetta, salade de tomates fraîches, basilic et mozzarella di bufala avec un filet d’huile d’olive et de vinaigre balsamique, salade de roquette et parmesan, accompagnés d’olives noires séchées au soleil. On ne pouvait faire plus classique, mais quel délice !
Quatrième arrêt: Au royaume des pâtes
Dans n’importe quel restaurant, que ce soit le petit boui-boui de coin de rue ou le comptoir pour emporter, les pâtes sont toujours al dente. À l’exception d’un attrape-touriste dans lequel nous nous sommes retrouvés le premier soir après s’être heurté aux portes closes (ah ! ces vacanciers…) des quatre meilleures trattorias de Rome : des pâtes carbonara nappées d’une sauce aussi séduisante qu’un kraft dinner et des gnocchis à la consistance d’un gruau. Restaurante Alfredo à éviter à moins que vous ayez un grave déficit en sodium.
Nous avons dégusté les meilleures pâtes à Sorrento et à Florence. Sorrento étant une ville côtière, nous avons opté pour des plats aux fruits de mer. Pour ma part, je me suis régalée jusqu’au dernier brin de persil avec un simple plat de pâtes aux palourdes dans une sauce au vin blanc, citron et beurre persillé. Extraordinaire. Homard, moules, calmars, palourdes, crevettes, tomates fraîches et persil composaient le sublime risotto aux fruits de mer, telle une fanfare de saveurs succulentes en bouche.
À Florence, nous sommes entrés dans un petit restaurant au hasard. Le plan d’après-midi était de louer une vespa pour aller sillonner les routes du Chianti, mais la fatigue et des pépins de logistique ont eu raison de nous. Une déception qui s’est vite diluée dans le bon vin et des gnocchis transcendants au poivre noir et fromage pecorino (gnocchi cacio e pepe). Parfaite texture, parfaite résistance sous la dent, une sauce divine avec juste assez de personnalité pour faire tomber quiconque amoureux pour une dizaine d’euros. Les agnoletti au bleu était aussi splendides. Le Caffe Megara (via della Spada 15/17r) est une bonne petite adresse à retenir.
Pour les adeptes du shopping, cette ville de la Renaissance est aussi la mecque du sac à main.
À suivre…
Ohh ça promet ce journal de voyage! Bien hâte de voir la suite…
WoW !!!«des gnocchis transcendants au poivre noir et fromage pecorino ». Ça semblait être une expérience hors du commun. Je veux aller en Italie!
Quand tu veux