Le dernier repas sur Terre de Martin Picard, chef du Pied de Cochon

Quel serait votre dernier repas sur Terre ?

Mon dernier repas sur Terre serait un souper multiservice. J’aimerais débuter avec un kilo de caviar accompagné de blinis et de beurre savoureux, le tout arrosé de vodka. Ensuite viendraient deux truffes de cent grammes chacune, l’une noire et l’autre blanche, émincées sur du pain grillé de mon restaurant, Au Pied de Cochon, et assaisonnées avec du sel de Guérande non affiné et de l’huile d’olive. Je poursuivrais avec du foie gras cru au sel sur une tarte de boudin, avec de la moutarde et des oignons caramélisés; une oie des neiges, finement tranchée, marinée crue dans une huile neutre, du vinaigre de vin et des baies de genévrier de l’Île aux Oies. Ensuite, un filet de thon rouge de la Nouvelle-Écosse, fraîchement pêché, servi cru avec la sauce soja maison du Pied de Cochon et une simple feuille de laitue en guise d’accompagnement en l’honneur de ma mère. Puis, une montagne de bécasses que j’aurais chassées avec mes amis Marc Séguin et Hugue Dufour. Elles seraient préparées de façon classique selon la recette de l’édition 1984 du Larousse gastronomique: bécasses rôties sur canapé. Il n’y aurait aucun dessert, parce que je ne mange jamais de dessert, à moins qu’ils ne soient faits par Mostafa Rougabi, mon voisin et chef-propriétaire de La Colombe. Mais j’aurais besoin d’un lit de mort pour jeter un coup d’oeil sur le passé.

Quel serait le décor ?

Il se déroulerait dans la forêt en automne, pendant que souffle un vent annonçant la saison froide. C’est la saison de la chasse au cerf de Virginie. On traverserait également de vastes terrains couverts d’érables, où l’on se sentirait libre et où rien n’appartiendrait à personne. Je sentirais la décharge d’adrénaline de mon dernier bonheur.

Que boiriez-vous avec votre repas ?

Philippe, mon sommelier, sélectionnerait les vins, parce qu’il me connaît bien. Il y aurait du Domaine de la Romanée-Conti et du champagne, ainsi que de la vodka avec le caviar, en mémoire de Robidoux.

Y aurait-il de la musique ?

J’écouterais les disques de Jean Leloup « the Wolfe » Leclerc, les Cowboys Fringants, ainsi que Bach interprété par Glenn Gould.

Qui seraient vos convives ?

Jésus souperait à ma table, parce que c’est un spécialiste des derniers repas.

Qui préparerait le repas ?

Mes enfants commenceraient à préparer le repas, mais leur mère les arrêterait s’ils devenaient turbulents. Ensuite, Normand Laprise et Elena Faita, qui sont toujours là pour moi, entreraient en scène et termineraient les préparatifs.

* * *

Bon, ça y est, j’ai envie d’un bon steak/frites du Pied de Cochon right now!

Propos tirés du livre: Mon dernier repas, 50 grands chefs et leur repas ultime par Mélanie Dunea


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